Lettre ouverte à des parents au bord de la crise de nerfs!

Je lis souvent ces derniers jours dans les médias, sur les réseaux sociaux ou alors directement de mes patients : nous ne sommes pas des enseignants ! Sous-entendu : « mais que c’est difficile de mettre au travail mon enfant ! »  Et la psy en stratégie brève que je suis ne résiste pas à prendre sa plume et à saisir l’occasion pour planter une graine « Systémique » qui peut être trouvera son terreau chez vous.

 

Cette graine est celle de la responsabilisation. Car oui chers parents, en cette période où vos enfants deviennent aussi vos élèves, plus ou moins avec succès, ne serait-il pas là une occasion pour changer de posture ? Tout simplement parce que vous êtes au bord de la crise de nerf à force de répéter : « mais travaille bon sang ! Ce n’est pourtant pas si compliqué. Tu en as les capacités ».

 

Si vous avez déjà tout essayé : les punitions, les rappels au travail, la moralisation, les récompenses et que rien n’y fait alors ce message est pour vous.  Il vous reste une alternative, qui n’est pas sans risques, qui est celle de se mettre à coté de son enfant et non entre lui et l’école en lui disant le message suivant :

 

« Mon chéri je crois qu’avec les devoirs je te traite comme un bébé et que je suis tout le temps sur ton dos ! Je vais arrêter de faire ainsi car à part abimer notre relation, cela n’améliore pas ton travail donc à partir d’aujourd’hui mon chéri je vais bien évidemment te préparer ton travail pour la semaine, mais le reste t’appartiendra. Tu pourras soit travailler seul, soit ne pas travailler ou alors travailler avec moi à un moment que j’aurais choisi. Bien évidemment je préfèrerais que tu travailles mais à part te clouer à ta chaise de bureau, je ne vois pas quoi faire d’autre, je ne suis pas ton prof ».

 

En lui parlant ainsi vous vous mettez à côté de lui et non plus entre le monde et lui afin de l’accompagner en douceur et avec bienveillance sur le long chemin de la responsabilisation. Comme le disait si bien Dany Gerbinet, il est difficile de forcer un enfant à travailler, de la même manière que ce n’est pas en tirant sur une fleur qu’elle poussera plus vite. Tout au plus pouvez-vous faire en sorte qu’elle pousse le mieux possible, en l’arrosant, en la mettant au soleil.

 

Il en va de même pour vos enfants. Tout au plus pouvez-vous favoriser leurs apprentissages et leur offrir le meilleur contexte d’apprentissage possible mais c’est en eux, et pas en vous, qu’ils devront aller puiser la motivation pour le faire. Et ce miracle, comme la durée de cette pandémie, on ne sait pas quand il se produira mais la question que je vous pose est la suivante : quelle vision souhaitez-vous garder de ce confinement : une lutte avec votre enfant au sujet des apprentissages ou une meilleure relation ?

 

Une psy qui est aussi une mère…